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La confiance dans l'immobilier : un pilier invisible mais fondamental

  • Photo du rédacteur: Sarah Buchilly
    Sarah Buchilly
  • 8 sept.
  • 3 min de lecture

Dans l’univers tangible de l’immobilier où les transactions impliquent souvent le montant le plus important d’une vie, un élément intangible s’avère être la pierre angulaire de tout échange réussi : la confiance. Bien au-delà des contrats notariés et des diagnostics techniques, la confiance est le ciment qui relie les acheteurs aux vendeurs, les investisseurs aux promoteurs, et les locataires aux propriétaires. Mais sur quoi repose-t-elle exactement ? Les recherches académiques nous aident à démêler les mécanismes complexes de cette relation de confiance, cruciale pour la santé et l'efficacité du marché.


Au-delà du contrat : la confiance comme réducteur d'incertitude


Le marché immobilier est caractérisé par une asymétrie d'information prononcée.Le vendeur en sait toujours plus sur les défauts du bien que l'acheteur. Le promoteur connaît mieux la qualité réelle des matériaux que l'investisseur. Cette incertitude inherente est un frein majeur aux transactions.


Comme le soulignent les travaux sur l'économie de la confiance, la confiance permet de réduire les coûts de transaction – coûts de recherche, de négociation, de surveillance et d'application des contrats – engendrés par cette méfiance naturelle. Dans l'immobilier, cela se traduit par une fluidification des processus : un acheteur qui fait confiance à son agent aura moins tendance à contester chaque détail, accélérant ainsi la vente.


Les trois facettes de la confiance en immobilier


Les études en sociologie et en management (telles que celles de Mayer, R. C., Davis, J. H., & Schoorman, F. D. (1995) dans "an integrative model of organizational trust") identifient généralement trois dimensions constitutives de la confiance :


La compétence (ability) : c'est la confiance dans les connaissances et les capacités techniques de l'interlocuteur. Un acheteur fait confiance à l'expertise de son agent immobilier pour valoriser correctement un bien, rédiger une offre sérieuse et maîtriser les procédures. Un investisseur croit en la capacité d'un promoteur à livrer un projet dans les temps et selon les normes.


La bienveillance (benevolence) : c'est la conviction que l'autre partie a de bonnes intentions et qu'elle ne cherchera pas à profiter de la situation à son seul avantage. Un locataire fait confiance à son propriétaire pour effectuer les réparations nécessaires. Un vendeur croit que l'agent travaillera dans son intérêt pour obtenir le meilleur prix, et non une vente rapide pour toucher sa commission.


L'intégrité (integrity) : c'est la perception que l'autre partie adhère à un ensemble de principes jugés acceptables, comme l'honnêteté, la loyauté et le respect des promesses. C'est le fondement de la réputation. Un notaire incarne institutionnellement cette dimension.


Dans l'immobilier, la confiance optimale est atteinte lorsque ces trois piliers sont perçus comme solides.


La confiance dans l'immobilier n'est pas une simple notion abstraite ou un sentiment. C'est un actif stratégique et un avantage concurrentiel décisif. Pour les professionnels du secteur, investir dans sa construction – par la formation (compétence), l'écoute (bienveillance) et une éthique irréprochable (intégrité) – n'est plus une option, mais une nécessité.


À l'ère du digital où les informations sont accessibles mais parfois peu fiables, le rôle de conseil honnête et compétent du professionnel de l'immobilier regagne une valeur immense. Les transactions les plus réussies et les plus durables sont celles qui sont bâties, littéralement, sur des fondations de confiance mutuelle.


Références académiques indicatives :

  • Arrow, K. J. (1972). Gifts and exchanges. Philosophy & Public Affairs.

  • Mayer, R. C., Davis, J. H., & Schoorman, F. D. (1995). An integrative model of organizational trust. Academy of Management Review.

  • Buchan, N. R., Croson, R. T. A., & Dawes, R. M. (2002). Swift neighbors and persistent strangers: A cross-cultural investigation of trust and reciprocity in social exchange. American Journal of Sociology.


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